À l’échelle de l’histoire de l’île, la présence des résineux sur l’Île-aux-Moines et dans le golfe du Morbihan est assez récente.
C’est avec l’essor de la villégiature qu’à la fin du 19e s., les premiers pins sont plantés sur l’île. Jusqu’alors, la végétation îloise n’était composée que d’arbustes chétifs sur les secteurs les plus exposés au vent et de chênes et d’ormes dans les sites les plus abrités.
À l’exception de l’if, les résineux étaient absents de l’île. Adaptés aux sols pauvres et au bord de mer, ils vont transformer le paysage et lui faire prendre de la hauteur. Tout au long du 20e s., les plantations vont se poursuivre et même être subventionnées.
On recense essentiellement trois essences :
Originaire de la région du même nom en Californie, c’est le pin que l‘on retrouve le plus sur la côte bretonne. Ses aiguilles ont la particularité d’être groupés par 3.
Également originaire de Californie, il a plutôt été planté en brise-vent et en arbre d’ornement.
Venant de Gascogne, le pin maritime a été planté dans le Morbihan dès la fin du 18e s. sur des zones de landes. Il s’agissait alors de produire des poteaux destinés aux mines de charbons. Ses aiguilles, très longues (10-15cm) sont groupées par 2.
Si les résineux sont appréciés du promeneur par l’ombre et par le tapis d’aiguilles confortable qu’ils procurent, ils sont en revanche accusés d’acidifier le sol, empêchant ainsi le développement d’autres espèces, végétales et animales. Aujourd’hui, tant dans les jardins que dans les espaces naturels, l’heure est plutôt à la diversification. Ainsi, le paysage îlois va continuer à évoluer, au gré des usages qu’en ont les hommes.
La lande est un milieu naturel caractérisé par un sol pauvre en éléments nutritifs et dominé par les bruyères et les ajoncs. Dans le sous-sol (ici du granite), la dureté de la roche fait que peu de sels minéraux sont libérés par désagrégation. Ces éléments étant nécessaires au développement des plantes, celles qui tirent leur épingle du jeu ont mis en place une association avec un champignon leurs permettant de capter ces minéraux. En fonction du degré d’humidité des terrains, les espèces diffèrent. Sur l’Île-aux-Moines, seule la lande dite « sèche » est présente. Les plantes dominantes sont la bruyère cendrée (Erica cinerea) et l’ajonc d’Europe (Ulex europaeus). On retrouve également en abondance une espèce protégée : l’asphodèle d’Arrondeau (Asphodelus arrondeaui).
Ces espaces servaient traditionnellement de pâture secondaire. La végétation pouvait également être fauchée pour servir de litière au bétail. Durant le 20e s., bon nombre de landes ont été boisées ou enrichies grâce à l’emploi d’engrais afin d’en tirer un meilleur rendement agronomique. Aujourd’hui, ces milieux sont protégés car ils abritent une faune et une flore spécifique.
Contrairement à certaines landes de falaises atlantiques maintenues à un stade ras par les éléments (vent, sel, …), la lande de l’Île-aux-Moines n’est pas figée. Sa dynamique naturelle conduit à une fermeture de l’espace et à une évolution vers un boisement, entrainant ainsi la disparition des espèces liées à ces milieux. Afin de préserver cet élément essentiel du patrimoine naturel et paysager breton, des mesures de gestion adaptées (fauche, coupe d’arbustes) sont réalisées par l’équipe communale de gestion.
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